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Fela Kuti – Rébellion afrobeat 

26 juin 20236 min read

Découvrez Fela, l’artiste légendaire et son parcours saccadé, à l’image de la rythmique de l’afrobeat, le genre musical qu’il a créé. Son audace et son intransigeance ont fait de lui une icône mondiale de la résistance et de la liberté. Une exposition à la Philharmonie de Paris est revenue sur sa vie, son œuvre et ses combats.

Portrait de Fela par Lemi Ghariokwu Felasophy, 2005

Fela Kuti est un artiste nigérian qui a marqué l’histoire de la musique africaine et occidentale. En plus d’être un musicien et compositeur de génie, il était également activiste politique, fervent défenseur des droits de l’homme et critique féroce des régimes oppressifs et corrompus. À travers sa musique et ses paroles incisives, il a dénoncé la brutalité policière, la tyrannie et l’injustice sociale. 

Voici l’une des plus belles prestations de Fela et de son groupe Africa 70 lors du Festival de Jazz de Berlin de 1978 qui permet de se plonger dans l’expérience unique d’un concert de l’artiste.

Le style musical que Fela a créé et qu’il a baptisé « afrobeat » mêle de multiples influences, des rythmes yoruba au free jazz en passant par la soul ou le funk avec ses groupes Afrika 70 puis Egypt 80. Il trouva son inspiration des sonorités du Lagos des années 1960 – le highlife – joué dans les clubs nocturnes de la ville, l’héritage du jazz découvert à Londres puis aux Etats-Unis en 1969 où le Black power l’’inspirera grandement.

Zombie, 1976, conception graphique de Lemi Ghariokwu, collection Stephen Budd

En constante mutation, l’afrobeat des Koola Lobitos, la première formation de Fela, donne la part belle aux cuivres, aux percussions et à une sorte de mantra chantés. En concert, un orchestre allant jusqu’à plus de 30 musiciens et danseuses l’entourent. Un tout produisant une alchimie qui procure une énergie inouïe, des constructions symphoniques à la fois minimales et complexes.   

L’artiste a créé, avec l’aide de nombreux graphistes, une identité visuelle foisonnante allant de ses costumes à ses pochettes d’album. L’esthétique que développent ces derniers contribue clairement au discours critique de l’afrobeat : leur dessin des est souvent très fouillé et narratif, mélangeant avec inventivité jeux typographiques, caricatures et montages photographiques.

La place centrale des femmes qui entourèrent Fela est très importante : Ses épouses, choristes et danseuses qu’on désigne souvent comme les « Queens » de l’afrobeat, sa mère Funmilayo Ransome-Kuti et Sandra Izsadore, actrice essentielle de la conscientisation politique de Fela.

Femmes de Fela

A partir de 1973, Fela dispose de son propre club qu’il baptise “Afrika Shrine”. Il s’y produit plusieurs fois par semaine lors de concerts pouvant durer une bonne partie de la nuit pendant lesquels Fela alterne entre longs morceaux de 30 minutes et diatribes politiques. Le Shrine attire autant la jeunesse pauvre de Lagos que le public étranger qui souhaite assister à cette expérience unique. Le club est alors décoré avec des portraits d’hommes politiques célèbres et de divinités yoruba, formant le panthéon personnel de l’artiste.

Portrait de Fela par Barkley L. Hendricks
Pochettes d’album

Malheureusement, en 1977, l’armée nigérienne en opposition avec Fela décide d’attaquer les appartements de l’artiste et le Shrine afin de montrer au peuple son autorité. Ce lieu mythique fut alors brûlé et, malgré un procès intenté contre l’Etat, le Shrine restera clos pendant plus de 20 ans. Cependant, en 2000, Femi Kuti (le premier fils de Fela), décide de rouvrir le lieu pour en faire un musée en l’honneur de son père tout en organisant divers festivals chaque année.

Young African Pionners (YAP) par Fela Kuti

A sa mort, le “Black President” reçut des hommages à la hauteur de ce qu’il incarnait pour les nigériens. Plusieurs milliers de personnes se retrouvèrent au Tafawa Balewa Square de Lagos pour lui rendre un dernier hommage. Revêtu d’un de ses plus beaux costumes et d’un joint entre les doigts, Fela était alors prêt pour son dernier voyage. De nos jours, la ferveur demeure intacte auprès de beaucoup de monde et grâce à sa descendance qui continue de faire vivre son héritage. Cela continuera, sans aucun doute.

Photo en tête d’affiche : Fela au Shrine en 1977, © Jean-Jacques Mandel

Le livre de l’exposition : 

https://www.fnac.com/a17209274/Collectif-Fela-Anikulapo-Kuti-Rebellion-Afrobeat#omnsearchpos=1

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