En 1998 paraît sur la première console Playstation « Lovely Sweet Dreams : Dream Emulator ». Un jeu dont la popularité ne cesse depuis de s’accroître : en 2017, le groupe de rock Alt-J a même utilisé une image extraite du jeu pour la couverture de leur album Relaxer.
Un jeu issu de rêves
Durant toute une décennie, Hiroko Nishikawa, une employée d’Asmik Ace, met régulièrement ses rêves par écrit dans un journal. La jeune femme décrit ses expériences oniriques étranges et parfois profondément dérangeantes de manière crue et vivace. Inspirée par le contenu du journal, la compagnie Asmik Ace souhaite mettre au point un jeu vidéo expérimental, et fait appel à Osamu Sato, un artiste japonais, afin de concevoir la trame narrative, les graphismes et même la bande-son du jeu.
LSD : Dream Emulator voit finalement le jour en 1998 ; le succès n’est alors pas au rendez-vous. Pourtant, le jeu connaît aujourd’hui une renaissance spectaculaire, et est reconnu comme étant désormais l’un des pionniers du jeu vidéo expérimental.
Des mécaniques de jeu intrigantes
Le jeu se présente sous la forme d’une aventure à la première personne, se donnant pour objectif de reproduire le monde du rêve. Le joueur évolue ainsi au sein de différents paysages colorés [1] et psychédéliques. Aucune quête particulière n’est donnée au joueur : le jeu n’a en effet pas de finalité précise, ce qui permet une exploration libre et sans contraintes.L’environnement onirique du jeu comporte plusieurs strates ; ainsi, le joueur a la possibilité de s’aventurer de plus en plus profondément dans le rêve, et de faire face à des situations toujours plus curieuses et étonnantes. On retrouve notamment la présence du « Gray Man » [2], un homme effrayant sans visage au chapeau gris qui poursuit le joueur, et qui ajoute au jeu un soupçon de tension.
Un succès nouveau
En 1998, LSD : Dream Emulator ne rencontre pas le succès espéré ; c’est plus de vingt-cinq ans après sa sortie initiale que le jeu parvient à trouver son public malgré son prix élevé du fait de sa rareté (plus de 700 dollars en moyenne sur eBay).
» Même s’il n’y a pas d’objectif défini, de quête ou de prérogatives, ça pousse à la réflexion. N’y a-t-il vraiment aucun objectif ? Ou y a-t-il quelque chose de plus dans ce jeu, que je n’arrive pas à appréhender ? Vous seul pouvez décider de la manière dont vous percevez le jeu. Votre esprit vous appartient et « LSD : Dream Emulator » manipule et pousse cet esprit jusqu’aux confins de la raison, titillant et challenger votre façon même de penser, vous encourageant à penser et à réagir différemment et à explorer toutes les options possibles.«
Commentaire d’un joueur sur Ebay
En 2017, le groupe de rock Alt-J va même jusqu’à utiliser une image extraite du jeu pour la couverture de leur album Relaxer [3]. LSD : Dream Emulator est-il un simple jeu vidéo, ou une véritable œuvre d’art ? C’est au joueur d’en décider.
Images : captures d’écran du jeu par d’autres internautes
[1] = El extraño juego de culto LSD: Dream Emulator de PlayStation es traducido al inglés más de 20 años después – PlayStation – 3DJuegos
[2] = LSD: Dream Emulator – Looking Back on the Surreal Video Game (bloody-disgusting.com)