LE livre de mémoire de la culture Hip hop, un condensé historique et explosif. Voici l’interview d’un passionné Da Cockroach sur ce qui a bouleversé sa vie pour le pousser à éditer cet imposant livre, We Can’t Be Stopped.
Quel est le but de cet ouvrage et quelle a été ta motivation ?
Le livre We Can’t Be Stopped est synonyme de devoir de mémoire. Depuis plusieurs années maintenant le nombre d’activistes et acteurs majeurs du mouvement Hip Hop disparus ne cessent de grandir. Voir tous ces passionnés disparaître brutalement m’a beaucoup affecté. Connus ou non, proches ou pas, j’ai réalisé que la plupart de ces rappeurs, ces producteurs, ces artistes, ou ces simples passionnés n’étaient pas assez mis en avant, pas assez en lumière, qu’ils disparaissaient avec leurs souvenirs, leurs anecdotes de vie si singulières. C’est ce qui m’a poussé à créer ce livre. J’espère qu’avec le temps, ce livre sera considéré comme un marqueur temporel d’une époque, une bible du mouvement Hip Hop, une archive vivante des cultures underground.
Quel a été le processus de sélection des personnes qui figurent dans le livre ?
Quelques heures après la sortie de mon premier livre ode au Rap Us 6 Million Ways To Dig, le processus de création de mon deuxième ouvrage s’est mis en route. Mon but était de renouveler l’invitation à une majorité de participants à mon premier ouvrage, tout en mettant un point d’honneur à ajouter une plus valu artistique en faisant le maximum pour avoir certains artistes que je n’avais pas pu avoir dans 6 Million Ways to Dig.
Grâce à mon ami DJ Ness Afro, qui m’a fait partager son réseau, et grâce à beaucoup de persévérance, nous avons relevé notre défi. Nous avons réussi à avoir Benjamin Epps, Dee Nasty, Rocca, Imhotep, Mokless etc… Plus d’une trentaine d’intervenants légendaires et emblématiques de notre culture. Le but ultime était de mélanger les passionnés, des plus connus, aux simples auditeurs se trouvant dans mon cercle d’amis. Je ne voulais pas d’échelle pyramidale dans mon livre.
Comment définis-tu l’underground et la contre-culture ?
Si je devais définir le mot Underground, je dirais simplement que c’est un terrain de jeu et de liberté artistique sans égal, sans limite. L’Underground est un moyen d’expression fait de bouts de ficelles, de système D, mais surtout un moyen d’aller au bout de ses idées artistiques les plus originales, les plus folles, sans barrières ni frontières. C’est une contre-culture à part entière, une manière de contrer les grandes majors, les grosses maisons de disques, qui n’ont qu’un seul et unique but : Faire de l’argent, formater des pseudo artistes pour qu’ils rapportent un maximum de pognons. L’underground, c’est beaucoup de travail, de sincérité, et de solidarité.
Quelles sont les histoires qui t’ont le plus touchées ?
Pour être honnête de je suis extrêmement fier de ce livre, car j’ai réussi, dans la majorité des cas, à faire ressortir un maximum d’émotions, de sentiments forts, d’histoires singulières que je n’avais jamais lu ailleurs. Parmi les histoires qui m’ont le plus touché il y a celles de Rocca, d’Imhotep, d’Hi-tekk, celle de Dee Nasty.
Sinon dans les gens moins connus il y a le récit de mon épouse qui cri à la terre entière son amour pour le groupe Depeche Mode. Il y a aussi l’histoire de mon ami et professeur de dessin qui parle d’amour et d’art. Elles sont nombreuses je ne peux pas toutes les citer. Cela me rend très heureux. Je voulais laisser quelque chose de fort, une sorte de testament, une sorte de livre devoir de mémoire pour les générations futures.
Livre : We Can’t Be Stopped : Car rien n’arrête un passionné, 346 Pages
Auteur : Da Cockroach / Prix de vente : 40 Euros
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