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Expo : Années pop, années choc 1960-1975 au mémorial de Caen du 22 juin au 31 déc. 2023

10 novembre 20236 min read

Quand l’art témoigne des évènements historiques, cela donne une exposition qui réunit 69 œuvres de 26 artistes français et européens. Elle se déploie sur deux étages avec un parcours par thématiques pour faire part d’une démarche artistique engagée face à l’oppression politique de l’époque et faire avancer les droits civiques. Plein phare sur une période de l’Histoire du 20ème et action !

Hervé Télémaque, One of 36 000 marines over our Antilles, 1965

Un art de la provocation

Volontiers provocateurs, plusieurs artistes de la figuration narrative réinventent l’art de la propagande. De la confrontation Est-Ouest à la menace nucléaire, les sujets d’actualité sont au cœur de leurs réflexion, même si leurs traitements et leurs points de vue sont aussi différents que ceux de l’islandais Erro (La Place rouge, 1971), de l’espagnole Eulalia Grau (Silenci (etnographia), 1973). Ainsi, les artistes n’hésitent pas à thématiser l’opposition entre deux systèmes politiques et idéologiques, portant un regard critique autant sur l’American way of life symbolisé par Coca-Cola que sur les promesses d’un système communiste incarné par le Petit Livre rouge de Mao.

Une approche journalistique

L’ampleur des dévastations, des milliers de morts et de l’enlisement du conflit Vietnamien amène les artistes dans le monde à prendre part contre l’oppression. Parallèlement, un courant pacifique émerge des deux côtés de l’Atlantique et de nombreux artistes, dont Bernard Rancillac (Mélodie sous les palmes, 1965), rendent compte de l’actualité de la guerre du Vietnam, tout autant de l’extension de l’impérialisme américain qui se manifeste sur plusieurs parties du globe terrestre, tel que nous le rapporte Hervé Télémaque (One of 36 000 marines over our Antilles, 1965).

Erro, La Place rouge, 1971
Werner Berges, Vanessa, 1969

Créer pour s’engager et revendiquer 

 

Les années 1960 sont également marquées par la difficile confrontation au passé. L’horreur des crimes commis durant la Seconde Guerre mondiale sont mis en lumière à l’occasion d’une série de procès tels que Nuremberg (1945-46), Jérusalem (1961) ou encore Francfort (1963) qui revendiquent justice. Des artistes comme Erro (Vous êtes acquitté, Gauf, 1970) se saisiront de ces évènements avec un regard critique, tandis que d’autres continuent de se battre contre la dictature tel que l’artiste Eduardo Arroyo (La Femme sans tête, 1964). Aussi, beaucoup d’artistes œuvrent en faveur des mouvements sociaux qui se développent en France et aboutissent à mai 1968. Bernard Rancillac ou Gérard Fromanger réalisent des affiches aux slogans revendicateurs. La société se transforme et l’art porte ce changement qui se veut, notamment, en faveur de l’égalité et des libertés pour tous et toutes, et qui se bat contre toutes discriminations, cela suivant les actions du Dr Martin Luther King, de Malcom X et du mouvement Black Panthers évoqué, notamment, par Ivan Messac (Black Panther, Tigre de Papier, 1969). Par ailleurs, la Femme se libère, elle se libère des anciens schémas du patriarcat qu’elle remet en question et revendique, entre autres, le droit, de disposer de son corps. Souvent représentée en pin-up par des artistes masculins comme Werner Berges et son langage pop (Vanessa, 1969), elle est toutefois soutenue dans sa lutte pour l’égalité, comme dans les œuvres sur papier d’Ivan Messac.

Quand détourner c’est dénoncer

L’omniprésence de la publicité sur les murs de la ville, dans les magazines où la télévision, fait réagir de nombreux artistes qui reprennent ses codes pour mieux les détourner, en proposant une vision bien plus critique que leurs collègues américains. Ils dénoncent autant le consumérisme que l’hégémonie du modèle capitaliste qui s’ancrent dans la vie de million d’individus, tout comme le dépeint Emilienne Farny (sans titre, 1965).

 
Emilienne Farny, sans titre, 1965
Infos pratiques

Adresse :

Le Mémorial de Caen 

Esplanade Général Einsenhower

14050 Caen

Tarifs : 

  • Exposition seule : 10 euros

  • Exposition + visite du musée : 24,80 euros

  • Pass famille (2 adultes + 1 enfant au moins de 10 à 18 ans) : 

Exposition seule : 30 euro      

Exposition + visite du musée

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