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Expo La morsure des termites – Palais de Tokyo, Paris, 19 oct – 7 janv. 2024

17 octobre 20234 min read

Crédit photo : Gusmano Cesaretti, Chaz running, East Los Angeles, 1973

La diversité est au cœur de cette saison d’automne, celle des formes artistiques (de la performance au film, à la peinture, au dessin, aux installations ou encore au graffiti). Elle compte parmi elle de nombreux thèmes d’exposition dont celle ci-dessus présentée. Cette dernière propose des œuvres autour de la symbolique du travail des termites, œuvre d’un travail minutieux face au temps et à la matière.

Le graffiti comme expérience.

Agissant par parasitage, par télescopage, par fantasme, par friction, par contre-sens ou par amitié́, « la morsure des termites » tente une relecture spéculative de l’histoire de l’art envisagée sous le prisme du graffiti. Le graffiti non pas comme sujet ou esthétique, mais comme expérience, comme attitude, comme imaginaire, comme pensée souterraine qui prendrait corps en ces œuvres. Une expérience de l’appropriation d’un espace urbain ou rural au-delà des lois sociétales, de l’errance des corps en mouvement, une attirance pour les perspectives sans lumière, un romantisme du vandalisme qui prend autant soin des choses qu’il ne les abîme, une fascination pour les langages visibles ou invisibles qui se confrontent avec la matière précaire du réel, et qui se façonnent avec elle.

Etre ou ne pas être rongé ?

C’est dans cette relation à l’environnement que l’artiste ronge l’espace en se créant une place où s’exprimer. D’ un contexte excluant ou mouvant, contexte que de nombreux-euses artistes présenté-es dans « La morsure des termites » tentent de se réapproprier, en y imprimant leur marque. L’exposition provoque un dialogue fragmenté, parfois cryptique, entre une cinquantaine d’artistes. Ces artistes dits “termites“ se métamorphosent dans des langages et des pratiques plus difficiles à saisir et à manipuler. À l’inverse des méthodes et des imaginaires autoritaires et séducteurs, « l’art style termite, ver solitaire, mousse ou champignon, a la particularité de progresser en s’attaquant à ses propres contraintes, pour ne laisser d’ordinaire sur son passage que des signes d’activité dévorante, industrieuse et désordonnée » explique Manny Faber dans un essai publié en 1962. L’exposition pensée structurellement comme une ville invisible, en référence à l’ouvrage d’Italo Calvino dont elle emprunte le titre, on pénètre dans « La morsure des termites » comme dans la ville de Tamara : par « des rues hérissées d’enseignes qui sortent des murs », où « l’œil ne voit pas des choses mais des figures de choses qui signifient d’autres choses ». Cette exposition invite à penser la création artistique comme un acte de modification, de restructuration ou de déstructuration du paysage réel ou mental. Alors, accepteriez-vous d’être rongé ?

Mierle Laderman Ukeles, Touch sanitation performance, 1979-1980, Ronald Feldman Gallery courtesy collection 49 nord 6 est- Frac Lorraine. Credit photo : Robin Holland

Image de prise de vue de l’exposition.

Palais de Tokyo, 13 av. du Président Wilson, 75016 PARIS

Ouvert du mercredi au lundi de 12h à 20h, Fermé le mardi, Entrée plein tarif : 12 euros

A voir aussi du 19 novembre 2023 au 7 janvier 2024 :

Lilireynaud-Deywar : « Salut, je m’appelle Lili et nous sommes plusieurs »

Dalida Dalléas Bouzar : Vaisseau infini

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– Hors de la nuit des normes, hors de l’énorme ennui

– La morsure des termites

Rajakoo: Ceinture nwar

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