L’album Head Hunters a marqué un tournant dans la carrière de Herbie Hancock, le propulsant à l’avant-garde du jazz fusion. Retour en 1973 sur le disque et son influence.
Au-delà du jazz
Hancock avait déjà repoussé les limites de l’avant-garde sur ses propres albums et avec Miles Davis, mais dans Head Hunters il se consacre au groove comme il ne l’avait jamais fait auparavant. Avec Sly Stone, Curtis Mayfield et James Brown pour inspirations, Herbie Hancock a travaillé sur des rythmiques funk, grinçantes par moments, sur lesquelles il joue avec des synthétiseurs électriques, donnant à l’instrument une place de premier plan dans le jazz. L’album est résolument jazz, notamment avec ses longues séquences d’improvisation, mais ses rythmes s’inscrivent largement dans le funk, la soul et le R&B. Ce mélange de style a donné à l’album un attrait de masse qui lui a permis de devenir l’album de jazz le plus vendu de tous les temps (un record battu en 1976 par Breezin de George Benson). A l’époque, l’album et ses expérimentations ont évidemment été décriés par les puristes du jazz. Mais même des décennies après sa sortie Head Hunters semble toujours aussi frais et son mélange des genres a eu une influence considérable dépassant le cadre du jazz, tant le disque a inspiré les artistes funk, soul et hip-hop.
Headhunters, le groupe
Pour la sortie de l’album, Herbie Hancock a formé un groupe pour le live, les Headhunters. Le groupe célèbre donc aussi son 50e anniversaire et est reparti en tournée pour l’occasion. Formé à l’origine en 1973 par le claviériste Herbie Hancock, le groupe a aussi travaillé sur les albums Thrust et Survival of the Fittest. La formation actuelle du groupe comprend le percussionniste Bill Summers, le batteur Mike Clark, le saxophoniste Donald Harrison, le pianiste Kyle Roussel et le bassiste Chris Severin, qui remplace le regretté Paul Jackson. Severin est originaire de la Nouvelle-Orléans et a travaillé des grands artistes locaux, notamment Alvin Batiste, Dr. John, Irma Thomas, Aaron Neville, Wynton Marsalis et bien d’autres. « Chris Severin est plus que compétent. C’est aussi un artiste brillant », déclare Mike Clark. « Il peut jouer du jazz, du funk, du latin, n’importe quoi. C’est un intellectuel qui connaît la rue, et surtout l’histoire de la Nouvelle-Orléans. » La tournée du 50e anniversaire des Headhunters se concentrera surtout sur les Etats-Unis mais passera tout de même en Europe avec notamment une date à Nice le 20 juillet à l’occasion du Nice Jazz Festival.
Herbie Hancock en 1973 (Crédits : Sony Music Archives)
L’album en vinyle : Head Hunters (Vinyle)
Photo mise en avant : Pochette de l’album Head Hunters (1973)
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