Issu de la scène SoundCloud et connu pour son «Mumble rap» aux sonorités cartoonesques, Lil Yachty change radicalement de direction et revient avec un album, Let’s Start Here”, dans la plus grande tradition du rock psychédélique des années 70.
Lil Yachty, rappeur excentrique originaire d’Atlanta, a toujours exploré différentes voix et voies. Ces expérimentations l’ont amené à des projets allant de Michigan Boat Boy, une mixtape en collaboration avec des rappeurs underground de Détroit, à un projet de film sur le jeu de cartes UNO. Lil Yachty a récemment connu un de ses plus grands succès avec « Poland », un morceau (à la limite de la blague) de 88 secondes qui est devenu viral. Le rappeur s’est donc naturellement lancé dans la réalisation d’un album de rock psychédélique.
Un parti-pris jusqu’au-boutiste
Pendant des mois, le rappeur a enregistré son nouvel album Let’s Start Here. dans des studios aux quatre coins des Etats-Unis. Lil Yachty revendique sans complexe qu’il s’est notamment inspiré de Pink Floyd, un groupe qu’il apprécie particulièrement. L’influence est présente dans le son à travers les empilements de guitares électriques, les synthétiseurs et des hurlements aigus comme sur l’intro “the BLACK seminole.” qui rappellent évidemment “The Great Gig In The Sky”. Le point de comparaison actuel serait évidemment Tame Impala. Yachty a d’ailleurs posé sur un remix de leur titre « Breathe Deeper » l’année dernière. Il reste tout de même un peu de rap sur l’album, mais vraiment peu et ce n’est pas là que réside l’intérêt de l’album.
Photo Gunner Stahl
Tous les titres de Let’s Start Here sont coproduits par Lil Yachty. Il a tout de même rassemblé toute une équipe pour travailler la musique avec notamment Justin Raisen, collaborateur de Sky Ferreira/Angel Olsen, Sad Pony, frère de Raisen et producteur de rap, Patrick Wimberly, ancien membre de Chairlift, Jacob Portrait de Unknown Mortal Orchestra, Nick Hakim, Magdalena Bay et Jam City. Mac DeMarco et Alex G figurent parmi les coauteurs. Des chanteurs comme Foushée, Diana Gordon, Teezo Touchdown et Justine Skye font aussi des apparitions. Ben Goldwasser, de MGMT, joue lui des claviers.
Pari risqué mais pari gagnant
Let’s Start Here est un virage impressionnant et délicat pour un artiste déjà célèbre, et l’avenir nous dira s’il s’agit d’une métamorphose durable, mais dès les premières écoutes, l’album convainc. Il y a eu des rumeurs selon lesquelles Yachty travaillait sur un album de rock, mais le produit final est bien plus abouti que ce que l’on aurait pu attendre de l’artiste. L’album est très généreux, mais ne se perd jamais, et exige d’être écouté comme un tout cohérent. Le fil de l’album atteint d’ailleurs son apogée dans le dernier morceau, « REACH THE SUNSHINE », avec Daniel Caesar en featuring.
L’album en vinyle : Let’s Start Here (Vinyle)
Photo mise en avant : Tom Harrison / Crowns & Owls
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