Enregistré en live en décembre 1972 et sorti l’année suivante, Space Ritual atteindra le top 10 des ventes en Angleterre et présente la meilleure formation de Hawkwind, soulignant le statut du groupe en tant que pionnier du space rock.
L’année 1972 fut une année très importante dans l’histoire d’Hawkwind. Le morceau “Silver Machine” eut un succès inattendu durant l’été et un l’album Doremi Fasol Latido suivit en novembre. Et l’élément majeur est la tournée annoncée par le groupe, avec un show élaboré qui combinait space-rock hypnotique, jeu de lumières et histoire de science-fiction avec un trio de danseuses, dont l’imposante Stacia aux seins nus. La formation de Hawkwind à l’époque était probablement la meilleure et la plus culte. On pouvait voir performer sur scène Nik Turner (sax wah-wah et flûte), Dave Brock (guitare, chant), Lemmy (basse, chant), le duo Dik Mik et Del Dettmar (synthétiseurs et électronique), le batteur Simon King et Robert Calvert, dont les annonces glaçantes étaient cruciales pour maintenir l’atmosphère d’urgence. « Ne paniquez pas », lançait-il, tel un caporal cosmique. « Vous n’avez que quelques secondes pour vous échapper. Utilisez ces secondes judicieusement ou vous mourrez inévitablement ».
Une expérience de science-fiction psychédélique
Le double album live Space Ritual, qui fête cette année son 50e anniversaire, a été enregistré lors de concerts au Liverpool Stadium et au Brixton Sundown en décembre 1972 pour une sortie en 1973. Durant un peu moins de deux heures avec les morceaux bonus, Space Ritual est implacable dans sa métaphore de science-fiction et inébranlable dans son exécution. Alors que les riffs puissants s’enchaînent accompagnés par des voix désincarnées, la musique primitive fait presque rentrer en transe l’auditeur, tandis que les sons électroniques donnent l’impression d’un décollage inévitable pour un autre monde. Brock, Lemmy et King, une section rythmique qui n’est pas des plus virtuoses, pilotent le vaisseau et gardent le cap tout du long. On a parfois l’impression d’écouter du Krautrock fait par des Britanniques. Cependant, l’odyssée spatiale d’Hawkwind n’a rien à voir avec celles de ses compatriotes anglais de Moody Blues ou du Pink Floyd de 1968-9. Space Ritual nous emporte dans sa course effrénée sans aucune chance réaliste de rentrer chez nous, nous demande de ne pas paniquer puis nous indique que nous allons mourir, et nous emmène dans un voyage poignant vers l’inconnu psychédélique.
Hawkwind vous attrape et ne vous lâche plus
Ce voyage proto-punk intergalactique de synthé-boogie repose sur la répétition, l’oscillation, la chute graduelle, la montée accélérée et l’attaque soudaine. Cette formation de Hawkwind savait bien faire un certain nombre de choses simples avec la surcharge sensorielle comme objectif principal. Elle pouvait répéter les mêmes accords pendant huit ou neuf minutes (« Born To Go », « Space Is Deep », « Orgone Accumulator ») pour décider de jouer la chanson pour toujours ou de la faire évoluer en quelque chose d’autre. Dik Mik et Del Dettmar ont été brillants dans ce domaine, remplissant l’auditorium de bruits spatiaux saturés et d’effets spéciaux afin que la performance puisse se poursuivre sans interruption. Les morceaux se transforment soit en un nouveau riff, soit en un interlude de Calvert, dans lequel il fait monter l’angoisse avec une diction stentorienne évoquant une alerte à la bombe atomique.
Pour les fans « hardcore », le label Cherry Red propose cet album live coffret en onze CD !
https://www.cherryred.co.uk/product/hawkwind-space-ritual-50th-anniversary-box-set/
L’album en CD :
https://www.fnac.com/a5194817/Hawkwind-Space-ritual-CD-album#omnsearchpos=2
Photo mise en avant : Pochette de l’album Space Ritual (Droits réservés) – artwork par Barney Bubbles.
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