Voici l’époustouflante collection de costumes de Fela, le prince de l’afrobeat, confectionnés par son tailleur Henry Atem et les slips qu’il portait lors de ses concerts. Retour sur l’exposition “Fela Anikulapo-Kuti : Rébellion afrobeat » à la Philharmonie.
Costumes de Fela Kuti
En ville comme sur scène, Fela attache une attention toute particulière à son apparence. Il commande à son tailleur, Henry Atem, des costumes dans des tissus aux couleurs et aux matières chatoyantes et se dessine une silhouette singulière mêlant pantalons évasés, cols pelle à tarte et broderies flamboyantes. Il choisit lui-même les motifs brodés, en puisant aussi bien dans les hiéroglyphes du Livre des morts égyptien que dans le vocabulaire des arts textiles haoussa et yoruba. Qu’il s’agisse de sa tenue ou de celle de ses danseuses et musiciens, les costumes contribuent pleinement à la performance visuelle de l’afrobeat.
Il utilisait également ses tenues comme moyen de transmettre des messages politiques. Par exemple, il portait parfois des tenues avec des slogans ou des symboles de résistance pour exprimer ses opinions et attirer l’attention sur les problèmes sociaux et politiques auxquels le Nigeria était confronté.
Sa tenue favorite : le slip,n’a rien d’anodine. En effet, grâce à ce dernier, Fela met en valeur sa silhouette ascétique, à l’opposé des canons nigérians de la réussite, et ses nombreuses cicatrices, comme autant d’insignes de résistance face aux violences policières. De plus, la décision de Fela de porter publiquement des sous-vêtements était une autre preuve de son apathie envers l’ordre social de «l’homme blanc» – un acte de subversion portable.
Avec ses lumières multicolores, ses slogans rétroéclairés et la tôle ondulée qui recouvre ses murs et son plafond, le Shrine offre une performance esthétique et acoustique très éloignée de l’ambiance sombre et policée des salles de concerts européennes où Fela se produit lors des tournées.
Jusqu’aux derniers moments de sa vie, Fela ne cessa d’arborer ses looks iconiques et ce, même après sa mort lors d’un dernier hommage public au Tafawa Balewa Square à Laos. Plusieurs milliers de personnes s’étaient alors rassemblées pour voir le prince de l’afrobeat revêtu d’un de ses plus beaux costumes chatoyants avec un dernier joint entre les doigts pour son voyage final.
Slips de Fela Kuti
Ses costumes ont toujours été remplis de symbolique mais de son point de vue, ils servaient tout particulièrement à montrer son amour pour l’Afrique. Il incorporait souvent des éléments de l’art, de la mode et des traditions de son pays dans ses costumes, contribuant ainsi à la promotion de l’identité africaine et à la célébration de l’héritage culturel du continent.
Catalogue de l’exposition :
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